En savoir plus sur le SOPK

1 – Qu’est ce que le SOPK 

D’où vient le SOPK ?

Le SOPK signifie le syndrome des ovaires polykystiques mais il a, jadis, porté un autre nom : Le syndrome de Stein & Leventhal (PMID: 26704896). Ce sont les deux docteurs qui ont permis l’essor du SOPK grâce à une première publication dans un journal en 1935. Bien que ce soit les docteurs ayant permis cette avancée, l’observation des kystes ou microkystes sur les ovaires remonte à bien plus longtemps que cela jusqu’en 1721. En ce temps-là, une jeune paysanne en surpoids, mariée et infertile a été décrite par le médecin Antonio Vallisneri comme ayant des ovaires << plus gros que la moyenne, lisse et brillant >> . Plus tard en 1844, ce fut au tour du médecin Aquiles Chereau d’observer, je cite << la présence de petits kystes à la surface des ovaires, notant qu’ils étaient si courants qu’il avait du mal à les qualifier de pathologiques >>. En réalité, on pourrait remonter encore bien plus loin dans l’histoire de l’humanité car selon les écrits, au temps d’Hippocrate au 5ème siècle avant JC, deux femmes étaient décrites barbues, hirsutes, et en aménorrhées rappelant ainsi les symptômes du SOPK d’aujourd’hui. Le célèbre chirurgien et obstétricien français Amboise Paré au 16éme siècle décrit également des femmes affectées surnommées << Viragines >> faisant référence à la robustesse et à la virilité (voix forte et grosse, comme celle d’un homme, et barbues). Si ces rapports n’ont rien pu donner de concret par la suite, c’est parce qu’ils ont été considérés pendant longtemps comme des bizarreries médicales.

Le rapport de Stein et Leventhal a permis l’énorme avancée que l’on connait actuellement parce qu’il est le premier rapport à :

1 – Rassembler la triade clinique de manière cohérente : Morphologie ovarienne polykystique / Hyperandrogénie / Trouble menstruel

2 – Donner la preuve qu’il ne s’agit pas de cas isolé en faisant état d’une série de 7 patientes.

C’est d’ailleurs ce rapport qui a permis d’apporter les premiers critères officiels de la NIH de 1990 pour le diagnostic du SOPK. Critères, par la suite, affinés en 2003 via Rotterdam, en 2006 via AE-PCOS puis en 2012 via la NIH revisité avec les phénotypes.

Le SOPK de nos jours !

Le SOPK est le trouble endocrino-métabolique le plus répandue chez les femmes en âges de procréer. Il est communément admis en France qu’il s’agit de 10% des femmes cependant selon les critères de diagnostic ainsi que selon les populations, la prévalence du SOPK peut se mesurer dans une fourchette allant de 5 à 20% des femmes (PMID : 29995717).

Les anomalies physiopathologiques du SOPK regroupent (PMID : 29995717 ; 36980421) :

  • La sécrétion/action des gonadotrophines (hormones agissant sur les gonades soit l’ovaire chez les femmes)
  • La folliculogénèse ovarienne (production des follicules ovariens)
  • La stéroïdogenèse (production d’hormone stéroïdienne notamment sexuel)
  • La sécrétion/action de l’insuline

2 – Le diagnostic du SOPK

Votre SOPK se caractérise par 3 choses (PMID : 36980421 ; 37580314) :

  1. Une hyperandrogénie clinique ou biochimique
  2. Une oligo-ovulation/aménorrhée (trouble menstruel)
  3. Une morphologie ovarienne polykystique

S’il est difficile d’estimer la prévalence du SOPK, c’est parce qu’il existe différents critères de diagnostic mis en avant au fil des années grâce à l’évolution historique de la maladie. La variété des symptômes perçues est aussi un frein au bon diagnostic du SOPK.

L’hyperandrogénie clinique ou biochimique

L’hyperandrogénie signifie littéralement << excès d’androgène >> !

Les androgènes sont des hormones permettant chez les hommes de former les caractères sexuelles primaires et secondaires (on pense notamment à la pilosité nommée hirsutisme chez les femmes lorsqu’elle est en excès et pathologique (peut-être est-ce votre cas à l’heure où vous lisez ces lignes). Chez les femmes, les principaux androgènes sont :

  1. La DHEA
  2. la Delta4 androstènedione (ANSD)
  3. La testostérone

Les taux ne sont pas similaires chez les hommes et les femmes. L’hyperandrogénie clinique fait référence à la manifestation de certains symptômes physiques. Tous ne sont pourtant pas forcément utile dans le diagnostic malgré une certaine association. L’acné et la chute de cheveux sont des symptômes courants dont vous êtes peut-être victime cependant ce n’est pas suffisant pour être un facteur causal du diagnostic de la maladie en l’absence d’hirsutisme. Le seul symptôme fiable demeure L’HIRSUTISME qui représente une pilosité excessive.

L’hyperandrogénie biochimie est l’élévation des androgènes sur vos analyses sanguines. Votre analyse peut comporter la testostérone, la testostérone libre, la DHEA et l’ANSD. En premier lieu, il faut que vous fassiez la testostérone totale et libre avec un médecin ou un gynécologue. La DHEA représente environ que 33% des cas selon les estimations ce qui est insuffisant pour justifier de le doser dans un premier temps.

Si la testostérone totale et libre ne sont pas élevé alors seulement il faudra que vous testiez l’ANSD et la DHEA.

Trouble menstruel : Oligo-ovulation

Le trouble menstruel ou le cycle irrégulier est défini comme une oligo-ovulation.

Selon la définition, cela fait référence à un cycle trop long supérieur à 35 jours ou un moins de 8 cycles  par an. Cela comprend aussi le fait de n’avoir aucun cycle durant plus de 90 jours (3 mois) selon le consensus de 2023.

Si votre trouble ovulatoire n’est pas l’oligo-ovulation ou que vous avez un antécédent menstruel, on recommande notamment l’évaluation de la progestérone et de la LH.

La morphologie ovarienne polykystique

La morphologie ovarienne doit être polykystique sur vos deux ovaires ou sur un seul d’entre eux. Elle peut être défini par un nombre précis de follicule ou par un volume ovarien global.

Vos ovaires sont donc polykystiques lorsque le nombre de follicule est égal ou supérieur à 20 ou que le volume ovarien est équivalent ou supérieur à 10ml. Il faut bien entendu voir cela avoir votre gynécologue.

L’AMH est l’Hormone Antimüllérienne qui est produite par les follicules, à l’intérieur des ovaires de la femme. Elle vous permet de connaitre votre réserve ovarienne. Cependant dans le cas où vous souffrez d’hyperandrogénie et de trouble menstruel alors l’AMH n’est pas utile. Cette hormone demeure inutile également seule. Elle ne peut vous être pertinente que pour définir le caractère polykystique de vos ovaires si vous êtes adultes ne souffrant pas d’hyperandrogénie et de trouble menstruel, autant dire que ce n’est clairement pas la majorité des femmes victimes de SOPK.

Les phénotypes du SOPK

Le phénotype est un terme que j’ai tenté de mettre en avant il y a un an sur les réseaux sociaux. Un concept en naturopathie parlait de type de SOPK en nommant des symptômes sans aucune logique comme l’arrêt de la pilule ou en nommant les surrénales d’où sont produites les hormones de stress comme le cortisol. En réalité, les types de SOPK ont été mis en avant en 2012 en supplément des critères de Rotterdam de 2003 (PMID : 29995717).

  • Le SOPK de type A : Hyperandrogénie + Oligo-ovulation + Morphologie ovarienne polykystique. Le type A représente toutes les femmes qui additionnent les 3 critères de Rotterdam.
  • Le SOPK de type B : Hyperandrogénie + Oligo-ovulation. Le type B représente toutes les femmes qui additionnent les 2 critères de la NIH de 1990.
  • Le SOPK de type C : Hyperandrogénie + Morphologie ovarienne polykystique. Le type C représente toutes les femmes qui additionnent l’hyperandrogénie et les kystes ovariens.
  • Le SOPK de type D : Oligo-ovulation + Morphologie ovarienne polykystique. Le type D représente toutes les femmes qui n’ont pas d’hyperandrogénie.

Il est impératif que votre diagnostic prenne en compte le phénotype car les recommandations ne seront pas similaires, que ce soit niveau traitement ou pour l’alimentation.

3 – Les conséquences du diagnostic

Si le SOPK reste une maladie complexe tant par sa définition que par ses caractéristiques, la complexité revient aussi aux femmes victimes ! En effet, le simple fait de poser le diagnostic du SOPK a une importance capitale et ne doit pas être pris à la légère. Il est primordial que les professionnels de santé respectent les recommandations afin de ne pas se tromper dans le diagnostic. Il demeure également fondamental de parler de ce sujet avec patience, bienveillance et recul car le diagnostic du SOPK engendre des effets indésirables.

Une conséquence psychologique

Dans une étude de 2014, les femmes ayant vécu une expérience de diagnostic décrivent, pour une majorité, un retard et une attente longue ainsi qu’une insatisfaction quant aux informations apportées avec le diagnostic (PMID : 24925927). Cela n’a, en réalité, rien de surprenant quant on sait que la revue d’Azziz de 2018 (PMID : 29995717) mentionne clairement un manque d’éducation générale sur le SOPK que ce soit pour les professionnels de santé mais également pour les patientes.

La frustration est explicable lorsqu’on sait que 60% des femmes n’ont pas eu d’informations ni d’explications concernant leur diagnostic !

Ces résultats suivent ceux de 2001 (PMID : 11545683) qui estimaient qu’une majorité des femmes subissaient des effets indésirables lors du diagnostic !

Concernant le diagnostic du SOPK, sur 657 femmes :

  • 66,5% ont déclarés ressentir de la frustration.
  • 16,3% de l’anxiété
  • 10,2% de la tristesse

Dans une autre enquête sur le SOPK et l’endométriose, Rowland and al, déclarent, selon les 2 enquêtes, qu’il y a environ 60% des femmes qui présentent des niveaux de détresse psychologique et/ou d’anxiété grave ou modéré (PMID : 27412249). Il est cependant important de mentionner que ce niveau de détresse peut être influencé négativement par des facteurs externes comme l’IMC pour ne citer que lui.

La particularité du diagnostic est qu’il semble amener de la détresse lorsque les femmes ont des symptômes légers ou ne s’attendaient pas à avoir une maladie. Bien que cette affirmation ne soit pas une vérité générale, elle est soutenue par une petite étude avec un faible échantillon chez 26 femmes ayant déjà reçu un diagnostic de SOPK (PMID : 31687475). L’inquiétude concernant les effets indésirables sur la fertilité et sur les variations hormonales est présente surtout lorsque la femme ne s’y attend pas compte tenu de sa situation symptomatique non catastrophique. En revanche, il faut aussi mentionner que le diagnostic peut apporter un soulagement chez certaines femmes qui voient la maladie comme UNE PREUVE de leur problème. Ainsi elles peuvent savoir ou commencer et s’informer puis poser des questions sur leur prise en charge.

4 – Les principaux symptômes (résumé)

L’objectif ici est de vous présenter les principaux symptômes du SOPK. Je reviendrais sur chacun d’entre eux sur mon compte instagram https://www.instagram.com/loveyournutrition_/ et dans divers articles. Certains symptômes sont liés comme les troubles de l’ovulation et l’infertilité ou encore l’hyperandrogénie et la chute de cheveux.

Divers symptômes ou manifestations physiques sont totalement liés :

  • La testostérone haute découle de l’hyperandrogénie
  • Le diabète découle du syndrome métabolique
  • Le surpoids découle du syndrome métabolique
  • L’anxiété découle des symptômes physiques comme le surpoids, l’hirsutisme et l’acné.
  • Etc…

Pour se débarrasser définitivement de vos symptômes, je vous conseille mes programmes spécifiques sur le SOPK : https://loveyournutrition.fr/programmes-sopk/

5 – Comment utiliser cet article ?

Il est communément admis que la désinformation et l’extrapolation de certaines informations vous conduisent à faire des erreurs et génèrent du stress, de l’anxiété et de l’errance. L’objectif de cet article est

  • de vous informer purement et simplement sur la naissance du SOPK pour que vous ayez une légère base historique de votre maladie.
  • de vous guider sur le diagnostic de votre SOPK car l’errance médicale est parfois monnaie courante pour bon nombre d’entre vous.
  • de ne plus tomber dans le piège des << types >> de SOPK inexistants qui vous amènent à des fausses croyances limitant ainsi vos moyens de prise en charge diététiques et médicales.
  • d’avoir conscience que l’impact psychologique peut réguler votre comportement alimentaire ou sportif suite au diagnostic et vous emmener dans un cercle vicieux de pensée négative.
  • de vous servir de résumé concernant les divers symptômes.

BIBLIOGRAPHIE

Les PMID sont des références scientifiques et font office de bibliographie dans le présent article.

You may also like...

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *