Sur les réseaux sociaux, nous avons TROP d’informations mais en parallèle, le grand public recherche davantage de simplicité et des informations concrètes et claires ! Pour les créateurs de contenu, il devient relativement difficile de référencer leur propos et les affirmations car cela demande un travail de recherche et bibliographique supplémentaire. Cela n’est pas forcément plus rentable pour ces derniers.
Il est néanmoins essentiel de faire l’effort d’avoir du contenu de qualité référencé, afin de bénéficier d’une crédibilité supplémentaire. On pourrait penser que le problème se termine là mais c’est le début d’une nouvelle vague d’hypocrisie et de désinformation ! Si le titre s’intitule << L’importance de lire une étude >>, il aurait très bien pu se nommer : << L’importance de BIEN lire une étude >> car ce qui compte est la manière de faire.
C’est dans cet état d’esprit que je vous propose de débuter l’article au travers d’exemples et en allant chercher plus loin qu’avoir des simples références scientifiques. Avoir une référence est la première marche de l’escalier qui mène vers des informations pertinentes, c’est utile et fortement recommandé, en revanche, cela ne signifie pas que le créateur de contenu donne des bonnes informations.
L’hypocrisie bibliographique !
Elle consiste à faire croire que l’on s’y connait et que l’on a raison car une bibliographie est présente. Cela donne l’impression aux spectateurs que le créateur de contenu est renseigné sur le sujet et qu’il dit, certainement, la vérité ou que c’est pertinent ! Les consommateurs prennent donc ces informations pour argent comptant lorsqu’ils voient des références citées.

Je précise que je n’ai rien contre le créateur en question mais nous allons prendre cette publication comme exemple. Les références citées proviennent à 75% de rats et d’études in vitro et ne sont pas mis dans le contexte d’une consommation humaine logique et raisonnable ainsi que dans une analyse in vivo chez des humains dans leur environnement d’origine à savoir notre société ! Si il est prouvé que la graisse brune, par le processus de thermogenèse, brûle des calories et ne stocke pas d’énergie contrairement à la graisse blanche, il n’est absolument pas prouvé que la graisse brune permet une perte de gras plus importante. Cela s’applique également pour la consommation d’aliment << spécifique >> dont son post fait la promotion à savoir, le poivron, le thé vert et autre ! Il n’est pas, non plus, prouvé clairement que la graisse brune augmente sous l’influence des facteurs qu’il énonce dans ce post et quand bien même, cela serait le cas, dans quelle proportion ? De manière continue ? Chez quel type d’individu ? Avec quel type de régime ? Il y a beaucoup d’informations incomplètes ou bancales pour donner une recommandation générale de perte de gras et de prévention d’obésité comme il semble le faire.
Les informations de cette publication sont fausses et ambiguës malgré la présence d’une bibliographie et donnent une conclusion très bancale étant donné que même les études citées prennent la précaution de dire que davantage de recherche sont à fournir dans le cadre de l’utilité de la graisse brune pour la perte de gras et pour l’obésité…
Lire l’étude en entier ? Pourquoi ?
Dans la première partie, on a vu que la bibliographie ne voulait pas dire que le créateur avait lu les articles et qu’il peut faire des extrapolations assez grotesque ! Dans cette partie, nous allons voir que même si le créateur fait l’effort de lire le résumé et les résultats de l’étude, cela ne suffit pas, il faut lire le papier dans son intégralité !

La conclusion et les informations apportées sont fausses et nous n’avons même pas besoin d’analyser la méthodologie de l’étude pour le savoir ! Dans la partie << Discussion >>, les auteurs mentionnent l’inverse des informations apportées par ce contenu. Il y a eu, donc, une mauvaise lecture et/ou interprétation des résultats ainsi qu’une lecture incomplète de l’étude :
Cette étude n’a pas révélé de différences significatives en ce qui concerne la faim subjective, quel que soit l’état d’esprit des participants après la consommation du milkshake. Ce résultat peut avoir été une fonction du moment de la mesure (les niveaux de faim ont été évalués 10 minutes avant l’ingestion du milkshake) […] Des recherches supplémentaires visant à mieux comprendre comment les niveaux variables de niveaux de ghréline sont liés à la faim subjective et à la consommation ultérieure seraient utiles.
Mind over milkshakes: mindsets, not just nutrients, determine ghrelin response
(L’étude en question)
La qualité est variable et ne s’équivaut pas nécessairement !

Cette étude sur l’ashwagandha semble plutôt bien :
- Contrôle Placebo
- En double aveugle
- Randomisation
Cependant, suite à la lecture et malgré une conclusion allant dans le sens que l’ashwagandha est bénéfique pour l’anxiété, elle demeure une étude peu qualitative. Il ne faut pas la mettre en bibliographie ou du moins pas seule ! Beaucoup de personne utiliseraient cette étude seule en voulant démontrer dur comme fer que l’aswhagandha est vraiment utile, malheureusement, ce n’est pas avec ce papier que cela sera pertinent pour plusieurs raisons :
- Courte durée (6 semaines)
- Extrait non standardisé niveau composition
- Marque de l’extrait inconnue
- Taux d’abandon : 47%
- Petit échantillon
- Dosage totalement incohérent et non standardisé (2 à 10 comprimés par jour soit 500mg à 2500mg)
- Dosage qui varie en fonction de la tolérance donc totalement illogique de changer le dosage du protocole selon certaines convenance + Le placebo augmente pas en parallèle
Cette étude ne peut pas être sélectionnée comme pertinente pour le sujet de l’ashwagandha et de l’anxiété. Il faut chercher d’autres résultats dans la littérature afin de voir si ces derniers concordent malgré le manque de sérieux de l’étude ci-dessus !
Conclusion !
Un contenu simple et accessible est sujet à davantage de raccourcis et statiquement à plus d’erreur surtout lorsqu’une information, tranchée et catégorique, est présente ! La présence d’une référence ne signifie pas que le créateur de contenu dit vrai et que son information est bonne. Il faut lire l’étude, certes, mais bien la lire et être honnête intellectuellement en faisant part de sa qualité auprès de sa communauté. Ne vous faite plus avoir part la présence d’une bibliographie car s’il est vrai que c’est essentiel d’en avoir une, ça ne prouve pas grand chose.
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